Affirmer qu’il n’y a aucune
intervention des politiciens dans les enquêtes policières, c’est mentir aux
citoyens et déformer la réalité. Par exemple, au Québec, le directeur général
de la police provinciale est nommé par le gouvernement selon l’article 56 de la
Loi de police.
De plus, le traitement et les conditions d’embauche des membres de
la Sûreté du Québec sont déterminés par le gouvernement. Certains officiers sont
nommés par le ministre de la Sécurité publique sur recommandation du directeur
général. Il faut aussi souligner que des sous-ministres en titre ou associés,
de même que des directeurs au sein du ministère de la Sécurité publique
proviennent souvent de la Sûreté du Québec. Il existe donc des liens très
étroits entre les cadres de haut niveau choisis par le ministre et les policiers,
puisque qu’ils sont tous des fonctionnaires à part entière au service du
gouvernement élu qu’il soit libéral, péquiste ou d’un autre parti. Les cadres
et les policiers doivent être muets et dociles s’ils ne veulent pas
compromettre leurs carrières.
Quand on entend
dire par un premier ministre et un ancien ministre dans son gouvernement, qu’il
y a un mur de béton dans les enquêtes entre les dirigeants de la Sûreté du
Québec et ceux qui détiennent le pouvoir, c’est tromper la population pour
semer le doute, s’attirer des votes et se faire réélire, peu importe les moyens
utilisés pour y arriver.