lundi 25 février 2019

IL FAUT INTERDIRE L’UTILISATION DU GLYPHOSATE AU CANADA *



La ministre responsable de Santé Canada, Mme Ginette Petitpas-Taylor, devrait interdire immédiatement la vente et l’utilisation du glyphosate, un herbicide extrêmement dangereux vendu sous le nom de Roundup par la multinationale Monsanto acquise par Bayer en 2018.

Ce produit chimique a été classé «cancérigène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De plus, La Californie a placé le glyphosate sur la liste des produits cancérigènes. Plusieurs experts scientifiques se sont aussi prononcés dans le même sens.
L’AVIS DE L’INDUSTRIE PLUTÔT QUE CELUI DES SCIENTIFIQUES
Au lieu de se fier sur l’avis de scientifiques de l’OMS, Santé Canada s’est plutôt basé sur des études et des documents soumis par l’industrie agrochimique pour maintenir en 2017 l’homologation du glyphosate.

Santé Canada a de plus annoncé en janvier 2019, qu’il maintenait cette décision jusqu’en 2032, soit pour encore treize ans. L’organisme fédéral a rejeté huit avis d’opposition déposés par des universitaires, des médecins et des groupes environnementaux canadiens qui souhaitent que la décision soit revue par un comité scientifique indépendant des compagnies agrochimiques.

CONDAMNATION DE MOSANTO
Les personnes qui ont été en contact ou qui ont utilisé l’herbicide associent le glyphosate à une forme particulière de cancer, le lymphome non hodgkinien.  La multinationale Monsanto a d'ailleurs été condamnée à l’été 2018 pour avoir caché des liens possibles entre le Roundup et le cancer. Au cours du procès, la compagnie a été condamnée à 250 millions de dollars de dommages punitifs assortis de 39,2 millions de dollars d'intérêts compensatoires. Ces montants ont été ramenés par la Cour à 78 millions de dollars. Les jurés d’un tribunal de San Francisco ont déterminé que l'herbicide Roundup, ainsi que sa version professionnelle RangerPro, ont contribué à rendre malade un jardinier américain, Dewayne Johnson.

Sept autres procès sont prévus en 2019 aux États-Unis et des milliers d’autres sont en attente depuis le classement du glyphosate comme un cancérigène probable pour les humains.
AU QUÉBEC
À la lumière du danger que représente le Roundup et des nombreux procès et recours collectifs à venir aux États-Unis et au Canada, le ministre québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. André Lamontagne, et celui de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charrette, de même que le président général de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), M. Marcel Groleau, devraient unir leurs efforts pour faire pression sur la ministre responsable de Santé Canada, Mme Ginette Petitpas-Taylor, pour qu’elle interdise immédiatement l’utilisation du glyphosate. Les ministres et l’UPA doivent se concerter pour protéger la santé des agriculteurs, de leurs familles, ainsi que celle du public en contact avec l’herbicide cancérigène. Que ce soit dans les parcs ou ailleurs où il est utilisé. Il vaut mieux agir maintenant qu’attende que se développent de nombreux cancers. LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION DOIT PRÉVALOIR.

* Plusieurs éléments pour rédiger cet article ont été puisés dans le contenu de l’émission «Enquête» diffusée jeudi, le 21 février 2019 à 21 h sur le réseau français de Radio-Canada.