jeudi 24 septembre 2015

L'HUMOUR ET SES LIMITES



Il est temps au Québec que le tribunal des droits de la personne fasse respecter des droits bafoués par un ou des humoristes qui croient qu'il peuvent dire tout ce qu'ils veulent, même s'il existe une Charte des droits et libertés de la personne pour protéger notamment les personnes les plus vulnérables dans notre société. 

L'article 4 de la Charte précise que « toute personne a droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation ». Il est donc totalement inadmissible, injurieux et irresponsable qu'on ridiculise des personnes handicapées durant un spectacle comme l'a fait Mike Ward. 

Pourquoi serait-il permis d'insulter n'importe qui sous prétexte que les humoristes ont droit à un traitement spécial, soit à une totale liberté d'expression artistique peu importe les conséquences ? En France, un polémiste bien connu (Dieudonné) a été condamné à 22 500 euros d'amende sous peine d'emprisonnement pour des propos antisémites exprimés durant son spectacle. De plus, la Cour d'appel de Paris a confirmé la condamnation de ce même humoriste à une autre amende de 28 000 euros pour diffamation, injure, provocation à la haine et discrimination raciale. Il était aussi poursuivi dans deux affaires concernant des propos diffusés sur Internet. 

Les préjudices physiques et moraux subis par les personnes atteintes dans leur dignité doivent être compensés financièrement d'une manière suffisante, exemplaire et dissuasive. Pour bien rappeler aux humoristes qu'il y a des balises en place qui doivent être respectées par tous sans exception. Dans le cas de Mike Ward, au Québec, le tribunal des droits de la personne doit entendre la cause le 24 février 2016 et rendre son verdict dans les semaines suivantes.

mercredi 2 septembre 2015

LE BARREAU ET L'INTÉRÊT PUBLIC


La crise qui secoue actuellement le Barreau du Québec devra être résolue dans l'intérêt non seulement des membres mais surtout, en tenant compte de l'intérêt public. Il est évident que tous les officiers à la tête de cet organisme doivent être au-dessus de tout soupçon et d'une conduite exemplaire pour bien servir la justice. Toute nomination ne doit pas semer le doute chez les citoyens et ne susciter aucun questionnement, si on veut éviter de miner le lien de confiance dans notre système de justice. 

À cet égard, on peut se demander pourquoi la liste de déjudiciarisation ne serait-elle pas accessible au citoyen ? Même si une plainte et des gestes posés n'ont pas fait l'objet d'une poursuite par le procureur général, les nominations au Barreau ainsi que dans des postes judiciaires seraient mieux servies par l'accessibilité à tous de la liste de déjudiciarisation au lieu de la garder secrète comme actuellement. Doit-on à tout prix protéger la réputation de certains alors que leurs noms apparaissent sur la liste ? Après tout, des plaintes et des faits ont été inscrits sur cette liste de noms. Cette question fondamentale devra être éclaircie rapidement par les tribunaux.