samedi 3 février 2018

DES MESURES URGENTES S'IMPOSENT POUR RÉGLER LE MANQUE D'INFIRMIÈRES

Pour attirer des diplômés en soins infirmiers dans les établissements de santé du Québec et rendre la profession beaucoup plus attrayante, la solution passe par un allégement du lourd fardeau de travail effectué actuellement par le personnel infirmier.


De plus, il faut mettre fin au régime des heures supplémentaires obligatoires après les quarts de travail réguliers de huit heures. Les postes permanents vacants ou nouveaux ne seront jamais comblés, si on continue à n’instaurer aucun ratio quant au nombre de malades qui doivent être sous la responsabilité des infirmières, que ce soit pour les horaires de jour, de nuit ou de fin de semaine.


À titre d’exemple, il est clair qu’en raison d’un manque d’effectifs, on ne peut exiger d’une infirmière ou d’un infirmier en service dans un centre hospitalier et de soins de longue durée (CHSLD) qu’ils aient la charge de 20 ou 25 patients pendant leurs quarts de travail normaux de huit heures. Surtout, lorsqu’il y a parmi ces patients des cas «lourds» soient des personnes qui nécessitent beaucoup plus d’attention et de présence du personnel. Il est inhumain et inimaginable de forcer une infirmière à prendre plus de patients qu’elle ne peut, parce que des préposés aux malades ou des infirmières ont décidé pour des raisons de maladie ou autres, de ne pas se présenter pour effectuer leurs quarts de travail. Pour régler ce problème récurrent, une liste à jour des personnels disponibles (infirmières et préposés aux malades) devrait être à la disposition des gestionnaires d’équipes dans les hôpitaux et les centres hospitaliers et de soins de longue durée pour pouvoir intervenir rapidement, lorsqu’il y a des situations particulières qui se présentent comme des épisodes de grippe saisonnière et des débordements dans les urgences et les corridors des hôpitaux. Ce qui permettrait à ces chefs d’équipes d’avoir rapidement tout le personnel supplémentaire nécessaire pour répondre aux besoins immédiats.


Tant que la gestion actuelle des établissements de santé au Québec va rester comme elle l’est, des infirmières devront encore continuer à faire deux quarts de travail consécutifs et épuisants de huit heures avec tous les risques d’erreurs possibles que cette situation comporte. Et, la fatigue, la lassitude et le désespoir des infirmières vont continuer. Avec ces dures conditions de travail, il est bien évident que peu de finissants en soins infirmiers sont intéressés à occuper des postes dans les établissements publics de santé.

Alors, qu’attend-t-on pour corriger ces graves lacunes en matière de main-d’œuvre et de gestion du personnel ?  Le premier ministre du Québec, le Dr Philippe Couillard, a affirmé que ce n'est pas une question budgétaire. « On a les moyens, a-t-il dit au cours d’un point de presse, pour régler le problème du manque d’infirmières ».