La ministre responsable de Santé Canada, Mme Ginette
Petitpas-Taylor, devrait interdire immédiatement la vente et l’utilisation du
glyphosate, un herbicide extrêmement dangereux vendu sous le nom de Roundup par
la multinationale Monsanto acquise par Bayer en 2018.
Ce produit chimique a été classé «cancérigène
probable» par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de
l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De plus, La Californie a placé le
glyphosate sur la liste des produits cancérigènes. Plusieurs experts
scientifiques se sont aussi prononcés dans le même sens.
L’AVIS DE L’INDUSTRIE PLUTÔT QUE CELUI DES
SCIENTIFIQUES
Au lieu de se fier sur l’avis de scientifiques de l’OMS, Santé
Canada s’est plutôt basé sur des études et des documents soumis par l’industrie
agrochimique pour maintenir en 2017 l’homologation du glyphosate.
Santé Canada a de plus annoncé en janvier 2019, qu’il maintenait
cette décision jusqu’en 2032, soit pour encore treize ans. L’organisme fédéral a
rejeté huit avis d’opposition déposés par des universitaires, des médecins et
des groupes environnementaux canadiens qui souhaitent que la décision soit
revue par un comité scientifique indépendant des compagnies agrochimiques.
CONDAMNATION DE MOSANTO
Les personnes qui ont été en contact ou qui ont utilisé l’herbicide associent le glyphosate à une forme particulière de
cancer, le lymphome non hodgkinien. La multinationale Monsanto a d'ailleurs été condamnée à l’été 2018 pour avoir caché des
liens possibles entre le Roundup et le cancer. Au cours du procès, la compagnie a été condamnée à 250 millions de dollars de
dommages punitifs assortis de 39,2 millions de dollars d'intérêts
compensatoires. Ces montants ont été ramenés par la Cour à 78 millions de
dollars. Les jurés d’un tribunal de San
Francisco ont déterminé que l'herbicide Roundup, ainsi que sa version
professionnelle RangerPro, ont contribué à rendre malade un jardinier américain,
Dewayne Johnson.
Sept autres procès sont prévus en 2019 aux
États-Unis et des milliers d’autres sont en attente depuis le classement du
glyphosate comme un cancérigène probable pour les humains.
AU QUÉBEC
À la lumière du danger que représente
le Roundup et des nombreux procès et recours collectifs à venir aux États-Unis
et au Canada, le ministre québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation,
M. André Lamontagne, et celui de l’Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques, M. Benoit Charrette, de même que le président général
de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), M. Marcel Groleau,
devraient unir leurs efforts pour faire pression sur la ministre responsable de
Santé Canada, Mme Ginette Petitpas-Taylor, pour qu’elle interdise immédiatement
l’utilisation du glyphosate. Les ministres et l’UPA doivent se concerter pour
protéger la santé des agriculteurs, de leurs familles, ainsi que celle du
public en contact avec l’herbicide cancérigène. Que ce soit dans les parcs ou
ailleurs où il est utilisé. Il vaut mieux agir maintenant qu’attende que se
développent de nombreux cancers. LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION DOIT PRÉVALOIR.
* Plusieurs éléments pour rédiger cet
article ont été puisés dans le contenu de l’émission «Enquête» diffusée jeudi, le
21 février 2019 à 21 h sur le réseau français de Radio-Canada.